Liban : toujours en attente d'un président

Publié le par marine

 

 

Le 26 février, l’élection d’un président à la tête du pays du cèdre a été reportée pour la quinzième fois depuis l'expiration du mandat du président pro-syrien Emile Lahoud le 23 novembre 2007 à minuit. Ce n’est d’ailleurs pas faute d’un président potentiel déjà identifié en la personne de Michel Sleimane, chef de l’armée et seul candidat en lice. Sa désignation est la seule chose sur laquelle s'entendent la majorité anti-syrienne et l'opposition pro-syrienne. Le différent porte sur l’attribution équitable des portefeuilles au sein du gouvernement qui sera formé avec une crispation marquée pour les ministères clefs :  affaires étrangères, finances et intérieur.

 

Les différentes diplomatie s’usent à l’exercice de médiation entre les deux factions. La France n’a pas brillé dans l’exercice et Bernard Kouchner impute le fiasco franco – syro – libanais à l’Elysée. Il faut avouer qu’en la matière, l’affaire avait singulièrement manqué de cohérence et ressemblait même à un cafouillage. Bernard Kouchner s’était rendu au Liban fin octobre pour tenter de réconcilier les deux factions. Quelques jours plus tard, l’Elysée avait dépêché à Damas, Claude Guéant, secrétaire général de l’Elysée et Jean-David Levitte, le conseiller diplomatique de l'Elysée. Une démarche un peu brouillonne qui traduit une division palpable au sein même du gouvernement français en matière de diplomatie et de politique étrangère.

Au Liban, deux visons antinomiques s’entrechoquent dont on a bien du mal à comprendre comment les tenants de l’une ou de l’autre pourraient s’entendre et cohabiter. D’un côté, l’ouverture, le pluralisme, les droits de l’homme, la citoyenneté, de l’autre, la rigidité religieuse, la haine de l’occident, le totalitarisme.

Outre les vives tensions entre les partisans des deux camps, l’absence de président pourrait raviver des tensions inter-arabes lors du 20e sommet de la Ligue arabe à Damas prévu les 29 et 30 mars. L’Egypte et l’Arabie saoudite menace de ne pas y participer.

Le trône cristallise quelques maladies de la démocratie, : l’occupant qui ne veut plus le quitter, l’occupant qui doit le quitter mais qui a formé son dauphin afin de garder la main mise sur le pouvoir et l’absence d’occupant faute d’entente entre parties en présence.

 

Le Liban et le salon du livre de Paris

À l'occasion du 60e anniversaire de la création d'Israël, les organisateurs du Salon parisien ont invité 39 écrivains israéliens de toutes générations, d'Aharon Appelfeld à Etgar Keret. Le Liban boycottera le Salon du livre de Paris en raison de la participation d'Israël, invité d'honneur de cet événement prévu du 14 au 19 mars, a annoncé mercredi le ministre libanais de la Culture. (dommage car la France aura encore une ministre de la culture  jusqu’au 19 mars alors qu’après….)

 

Le Yémen avait déjà fait savoir qu'il ne participerait pas à l'événement pour le même motif, en accord avec une requête en ce sens de la Ligue arabe.
Mardi, à Rabat, l'organisation panislamique Isesco (organisation islamique de l'éducation des sciences et de la culture) a appelé ses cinquantes pays membres à boycotter le Salon du livre de paris pour dénoncer la politique d'Israël. Idem pour l'Union des écrivains palestiniens.

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