Le revirement de la ministre

Publié le par marine

La première réaction de Rachida Dati dans la décision de justice annulant un mariage au motif que l'épousée avait menti sur sa virginité à l'heure de convoler en juste noce allait à l'encontre d'une condamnation du jugement rendu, majoritairement exprimée  par la droite, la gauche, les défenseurs des droits des femmes et de la laïcité. Estimant que le jugement rendu par le tribunal de Lille protégeait la jeune femme contre un mari qui n'avait pas voulu d'elle, la ministre témoignait d'une empathie que l'on ne saurait lui reprocher entièrement.

Mais Rachida Dati a manqué de la clairvoyance et de la distance qui sied à sa fonction. Face à la réprobation manifeste, elle change d'avis et considère que l'affaire dépasse la sphère privée pour passer dans l'espace publique. La garde des sceaux demande au procureur de la République de faire appel. Pas question que la virginité soit considérée comme un élément constitutif du consentement au mariage et surtout comme le souligne françois Fillon qu'il fasse jurisprudence.

Dans cette affaire de "répudiation" entérinée par la justice, la victime semble passée aux oubliettes. Si la décision est annulée, se rerouvera-t-elle mariée à nouveau et devra-t-elle subir les démarches du divorce ? Comment vit-elle ce traumatisme ? Est-elle protégée de la pression familiale ?

Un nouveau procès que les deux parties concernées ne souhaitent pas alors que la chancellerie aurait pu décider d’attendre la fin du délai légal d’appel d’un mois pour introduire un «pourvoi dans l’intérêt de la loi» devant la Cour de cassation. Rachida Dati après avoir compati au sort de la jeune femme semble l'avoir quelque peu oubliée dans son revirement.

A lire  l'article de Nadera Massema, juriste et musulmane
http://jourstranquilles.blogs.liberation.fr/clichy/2008/06/like-a-virgin.html#more, sur le blog "Jours tranquilles à Clichy" et ses commentaires, 

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