Suicide dans le monde universitaire

Publié le par marine

De l'avis de ses collègues, de ses amis, Marie Claude Lorne, 39 ans,  était une excellente chercheuse et une femme de grande valeur. Le 22 septembre dernier, elle a mis fin à ses jours en se jetant dans la Seine depuis le pont Simone de Beauvoir, face à la bibliothèque nationale de France, à Paris. Elle a laissé une lettre expliquant son geste désespéré. Sa non titularisation à l'Université de Brest a sonné pour elle comme le signal qu'elle n'avait pluss sa place dans le monde universitaire et par extension dans le monde. 

Les hommages rendus par ses amis, ses collègues :
philbioihpst.free.fr/Marie-Claude%20LORNE.html

Elle avait été nommée maître de conférence en 2007 à l'université de Brest. Son domaine de recherche était la philosophie de la biologie. En règle générale, la titularisation n'est qu'une formalité. La commission qui se réunissait le 13 juin s'est trouvée réduite à deux membres, les autres n'étant tout simplement pas venus. Ces deux personnes dont il semble que la réputation intellectuelle ne soit pas bouleversante, ont décidé que Marie Claude Lorne ne faisait pas l'affaire. En lui refusant cette titularisation, il l'ont condamnée à son renvoi de la fonction publique, lui faisant perdre son poste. Cette décision ne lui est parvenue que le 10 septembre. 

Cette tragédie pose le problème des recrutements et des pratiques locales dans une période de transition en attente de la réforme de l'université. Si l'autonomie des universités est un bien, certains pourraient être tentés de profiter de cette phase de transition pour régler des comptes personnels et  jouer un peu en marge des procédures. Le président de l'université de Brest a-t-il veillé au bon déroulement de la procédure ?

"Les circonstances professionnelles dans lesquelles Marie-Claude a décidé de mettre fin à ses jours, indiquées par elle dans sa dernière déclaration écrite, ne peuvent qu'interpeller la communauté universitaire. Il conviendra qu'elles soient pleinement élucidées et que les leçons en soient tirées" Jean Gayon, professeur à la Sorbonne.


Bien évidemment, aucun dysfonctionnement n'a été reconnu dans ce cas. 

Publié dans Noir

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