Al-Zaïdi et Gandhi même combat

Publié le par marine

Nous en avions tous plus ou moins rêvé, il l’a fait d’un geste sûr. Aujourd’hui, il passe en jugement pour cet acte de révolte. Mais il est devenu une icône connue du monde entier et G.W. Bush « sa victime » a lui-même appelé les autorités irakiennes à ne pas "réagir avec excès". Mountazer Al-Zaïdi, célébré comme un héros, dans les pays arabo-islamiques pour son lancer de chaussure à la tête du président des Etats-Unis en décembre 2008 a perdu une godasse (les services de sécurité ont détruit l’objet du délit cherchant à déterminer s’il contenait des explosifs) et la liberté mais gagné une notoriété planétaire. Le lancer de chaussures a donné naissance à de nombreux jeux et produits dérivés en ligne. Les poètes chantent le lanceur.

 

« Originaire de Nadjaf, la ville sainte de l'islam chiite, Al-Zaïdi louait une modeste chambre dans le quartier chiite historique de Khadhamiyah, à Bagdad. Titulaire d'une licence en communication, il était salarié d'Al-Bagdadiya depuis septembre 2005. Deux ans après, alors que la guerre civile faisait rage entre les deux grandes "chapelles" musulmanes d'Irak, il avait été pris en otage par des djihadistes sunnites, malmené et libéré trois jours plus tard sans trop de dommages. En janvier 2008, nouvelle interpellation, par les Américains cette fois, lors d'une descente militaire dans son immeuble. » Patrice Claude - « Le monde » - ce jour. Son procès démarré hier est déjà ajourné au 12 mars.

 

A quand les conférences de presse de président, nus pieds. Je serais Nicolas S, j’y songerais sérieusement, car en matière d’exaspération, il n’est pas en reste. Mais les journalistes ont-ils ici la même distance et la même insolence vis à vis du pouvoir ?

 

En matière de pieds nus, Gandhi s’y connaissait aussi, lui qui prônait le renoncement aux biens matériels, ne saurait se retourner dans sa tombe ayant été incinéré mais sa réincarnation doit fulminer. Ses sandales vont être mises aux enchères à New York. Le produit de la vente est estimé à 30 000 dollars. Les reliques du héros font la fortune de quelques particuliers. La petite fille du Mahatma est opposée à la vente.

 

Jamais Gandhi n’a lancé ses sandales à la tête de quiconque lui qui prêchait la non-violence. Mais entre le Mahatma et le journaliste si les méthodes différent grandement, l’un des objectifs communs n’est-il pas de vivre dans un monde en paix.

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