Côte d'Ivoire : le parti pris du journaliste-bloggeur

Publié le par marine

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Théophile Kuamouo est journaliste depuis mai 1999. Le blog qu’il alimente régulièrement, porte en bannière l’espoir suivant : « Vous rêvez comme moi d'une Afrique digne, indépendante et imaginative ? Marchons d'un même pas. »

Il se présente comme « éditorialiste et chroniqueur indépendant, après avoir été reporter à L'Autre Afrique, correspondant du Monde à Abidjan, grand reporter à Fraternité-Matin, rédacteur en chef du "Temps" et du "Courrier d'Abidjan". Bloggeur depuis plusieurs mois, je pontifie ici mais aussi sur Rue 89. Auteur de deux essais : "La France que je combats" et "La Recolonisation de l'Afrique - le cas de la Côte d'Ivoire", aux Editions Le Courrier d'Abidjan. ».

Professionnel de l’information, son blog (http://kouamouo.ivoire-blog.com/) qui consacre les posts aux événements de Côte d’Ivoire, éclaire le chaos, de témoignages fiables et dignes d’intérêt qui font froid dans le dos. Il resitue les faits dans une perspective historique. A travers ses papiers, se dessine l’incertitude plus qu’inquiétante du futur de ce pays. En cela le blog mérite largement d’être lu régulièrement.

 

Mais c’est sur la problématique du journaliste bloggeur que je souhaitais mettre l’accent. Théophile Kuamouo a choisi de l’exprimer pour pouvoir être libre d’écrire ce que sa sensibilité lui dicte. Alors qu’il se sentait coincé par un devoir de réserve envers ses employeurs, il a choisi de révéler des faits, encore des faits, rien que des faits, l’essence du journalisme sur lesquels les médias occidentaux font l’impasse. Là est certainement la problématique fondamentale des bloggeurs-journalistes. Il fait le choix de dire ce que, d’après lui, les médias occidentaux passent plus volontairement sous silence. Un parti pris courageux. Des états d’âme en temps réel à lire résolument le post intitulé : « Côte d'Ivoire : maudits soient les yeux fermés. »

Extraits :

« Je dois avouer quelque chose : ce blog a souvent été plus animé que ces derniers mois de crise postélectorale en Côte d'Ivoire. Le peu de contenu disponible depuis un certain temps traduit l'embarras du journaliste-blogueur dont la "marque personnelle" est forte mais qui travaille pour un ou des médias qui doivent également préserver leur marque... et qui n'ont, et c'est normal, pas toujours la même sensibilité sur un ou des sujets donnés que tel ou tel rédacteur qui publie dans leurs colonnes.

Pour ne pas déranger mes employeurs, je me suis donc évertué à ne pas trop m'exprimer sur cet espace, me contentant de relayer des papiers qui, à titre personnel, m'avaient intéressé. »

(…)

« Je publierai des témoignages vérifiés et étayés, loin du chaos manipulatoire qui s'empare du web dans des situations telles que celle que la Côte d'Ivoire connait actuellement. Je mets dans la balance ma réputation de journaliste expérimenté, ayant douze années d'expérience, ayant fait de l'investigation et en ayant payé le prix en Côte d'Ivoire. »

(…)

C'est par devoir d'humanité envers les morts, les violées, les mutilés dont l'existence ne va pas dans le sens du storytelling manichéen qui structure le récit de la crise ivoirienne depuis 2000, que ce blog choisit cet axe fort. Avec l'aide de volontaires, et d'un réseau de blogueurs déjà en place, il dérangera ceux qui préfèrent fermer les yeux, passer leur chemin, et pratiquer l'indignation à géométrie variable.

Merci à Théophile Kuamouo, de sortir des sentiers journalistiques balisés pour un point de vue indigné, étayé, vérifié même s'il ne correspond pas à la vision habituellement présentée, il doit être pris en compte.

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