"Vice et volupté" et principe de précaution

Publié le par marine

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Et voilà que l'exposition «Vice et Volupté, les sept péchés capitaux de Dürer à Nauman» présentée par le Kunstmuseum et le Centre Paul Klee de Berne, ­ vient à son tour de subir les effroyables effets du principe de précaution. Trois oeuvres en font les frais, deux photos de Larry Clark dont l'exposition au musée d'art moderne de Paris a été interdite à ceux-là même qu'elle mettait en scène et une peinture de George Grosz, immense peintre sans concession, réjouissant dans ses dessins contre l'ordre établi. Mais l'ordre semble vouloir remettre la morale au pas pesant et lourd d'un passé pas si lointain rayant la quêtte du plaisir des comportements acceptables et surtout montrables et revenant à l'hypocrite  "cachez ce sein que je ne saurais voir" l'ordre parvient à s'insinuer jusque dans les oeuvres d'art. Mais à ce rythme là, la moitié des tableaux des grands musées devraient être remisés dans les réserves.

 

Au motif qu'il se pourrait que certains ne supportent pas de voir des oeuvres dérangeantes et porteraient plainte, les conservateurs pratiquent l'autocensure, applique l'insupportable principe de précaution qui touche jusqu'à la liberté de l'art. Il faut tout de même oser cette contradiction dans une exposition dont le thème ouvre aux transgressions, de priver le public, au nom d'une certaine morale des oeuvres mêmes qui sont à montrer dans ce cadre. Une morale qui par ailleurs ne s'indigne pas autant des dérives libérales et des prix indécents auxquels se vendent ces mêmes oeuvres d'art dont certaines devraient être considérées comme biens communs de l'humanité et appartenir à tous et non pas à une seule personne.

 

Quel vent malsain flotte dans l'air ?

Quelles peurs s'infiltrent partout ?

Laissez-nous respirer et que vive l'art en toute liberté !

Publié dans rouge

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